Comme vous le savez, Helpsimus célèbre cette année ses 15 ans d’engagement en faveur de la préservation du grand hapalémur !
Pour marquer cet événement, nous publions un livre richement illustré retraçant nos actions et nos réussites.
Ce tout premier livre dédié au grand hapalémur, c’est aussi :
– 144 pages jalonnées de grandes et belles photographies pour s’émerveiller devant la nature. – Des vidéos accessibles depuis le livre pour compléter votre immersion au pays des grands hapalémurs. – Une reliure à la suisse qui permet un confort de lecture unique avec une ouverture à plat. – Une impression responsable en France sur de beaux matériaux pour une expérience singulière.
Le livre, également disponible en version anglaise, sera lancé début décembre. Mais les pré-commandes sont ouvertes dès aujourd’hui sur notre boutique.
Un grand merci à nos partenaires Cotswold Wildlife Park and Gardens, TEILEN, Zoo de La Palmyre, Boissiere Mervent Conservation, Thoiry Conservation, La Citadelle de Besançon et AMB, grâce à qui ce projet a pu voir le jour, ainsi qu’à Jacques Rocher, qui a rédigé la préface de ce livre.
Création de l’École des Simus et développement de notre programme d’éducation environnementale
Notre programme d’éducation environnementale a pris un nouveau tournant en 2022 avec la création de l’École des Simus, notre maison de l’éducation à l’environnement.
L’école, qui a été construite à Sahofika, comprend également une cuisine et un réfectoire permettant d’accueillir les enfants issus de l’ensemble de nos villages partenaires et d’organiser des activités sur plusieurs jours.
Le recrutement d’un nouvel éducateur, Laurent, ainsi que la décision de faire désormais superviser notre programme d’éducation environnementale par notre partenaire Impact Madagascar, nous permettent en outre d’organiser davantage d’activités pour les enfants.
L’année dernière, nous avons ainsi réalisé 65 ateliers pédagogiques, auxquels ont participé 1866 enfants.
Nous avons introduit de nouvelles activités, en particulier un atelier intitulé « Je prends soin de la forêt ». Cet atelier vise à sensibiliser les enfants à l’importance des forêts en leur apprenant à s’occuper des arbres qu’ils ont eux-mêmes plantés à proximité de leur école.
De plus, pendant les grandes vacances, nous avons organisé nos 2 premières classes vertes dans le Parc National de Ranomafana qui ont regroupé une trentaine d’enfants. Ils ont été émerveillés par ce lieu qu’ils n’avaient jamais eu l’occasion de visiter. Ils ont pu observer des lémurs à ventre roux, des propithèques d’Edwards, des lémurs à front roux, mais aussi de nombreuses espèces végétales endémiques. Ils ont découvert les différents rôles de la forêt et l’interdépendance des êtres vivants dans cet écosystème.
En 2022, nous avons également organisé sept visites du fragment forestier de Sahofika, dont deux pendant les vacances de Noël au moment du lancement de l’Ecole des Simus. Ces visites ont permis à 43 enfants d’observer les grands hapalémurs (Groupe 5) et la famille de lémurs à ventre roux (suivie depuis 2017). Les enfants ont rapidement identifié ces derniers comme les héros de leur livret illustré intitulé « le refuge de Noro ».
En septembre et octobre, Laurent et Mary se sont concentrés sur la préparation de la Fête des Simus, un événement majeur qui n’avait pas eu lieu depuis le début de la pandémie. Environ 150 enfants ont participé à cet événement, présentant des spectacles de chant et de danse. Laurent a même composé une chanson spécialement pour cette occasion, qui a été reprise par plusieurs écoles.
Ainsi, l’année 2022 a été particulièrement riche pour notre programme d’éducation environnementale dont l’objectif principal est de permettre aux enfants de mieux connaître leur biodiversité et d’apprendre à la préserver.
Le gardiennage des rizières (bilan au 1er juillet 2022)
En 2022, nous avons étendu le gardiennage des rizières à l’ensemble de notre zone d’intervention pour protéger les seules cultures qui ont résisté aux 2 cyclones de 2022.
Pour rappel, le riz représente moins de 0,5% de l’alimentation des grands hapalémurs, cependant, des groupes de 60 à 80 individus peuvent détruire jusqu’à 80% d’une parcelle de riz qui en temps normal assure la subsistance d’une famille d’agriculteurs pendant plusieurs mois.
Impact du cyclone Batsirai sur le programme Bamboo Lemur
Dans la nuit du 5 au 6 février 2022, le cyclone Batsirai a durement touché le sud-est de Madagascar traversant la région Vatovavy où Helpsimus est implanté.
Ce cyclone tropical de forte intensité a provoqué d’importants dégâts contraignant près de 2700 personnes à fuir leur maison dans la Commune rurale de Tsaratanana.
Les maisons en bois dont la toiture se compose de feuilles de Ravenala n’ont pas résisté à des vents de plus de 170 km/h avec des pointes à 235 km/h.
Les fortes pluies engendrées par le cyclone ont été à l’origine de graves inondations dans certains villages. L’eau est ainsi montée jusqu’à 3 m à Sahofika.
L’aspect le plus dramatique concerne les cultures puisque beaucoup d’entre elles ont été détruites.
C’est un vrai désastre pour les habitants de la commune de Tsaratanana qui, pour l’essentiel, pratiquent une agriculture de subsistance.
Enfin, les groupes de lémuriens, en particulier les grands hapalémurs, se sont dispersés nécessitant de renforcer leur suivi.
Nous mettons actuellement en œuvre un plan d’action pour faire face aux conséquences de ce cyclone et limiter les pressions sur l’habitat des lémuriens qui vont inévitablement augmenter dans les semaines/mois à venir.
Il consiste à :
Apporter une aide humanitaire à la population : en février, nous avons distribué une aide d’urgence (nourriture & matériel) à plus de 600 familles dans nos 18 villages partenaires qui sera complétée au fur et à mesure des besoins identifiés ;
Soutenir le redémarrage des cultures autour de nos villages partenaires : à part les rizières qui ont relativement bien résisté au cyclone (mais dont les rendements seront malgré tout très faibles à cause des inondations), toutes les autres cultures ont été détruites. Nous avons distribué des semences (haricots & légumes) à 610 familles qui bénéficieront également d’un accompagnement accru de nos agronomes. De plus, nous avons étendu le gardiennage des rizières à l’ensemble de notre zone d’intervention : l’équipe des gardiens est aujourd’hui composée de 68 personnes.
Soutenir le redémarrage du programme piscicole : la plupart des bassins piscicoles ont été inondés entraînant l’échappée des poissons. Une quinzaine d’entre eux ont été entièrement détruits. De plus des réparations seront certainement à faire sur beaucoup de bassins (en cours d’évaluation). Des alevins seront distribués aux 65 bénéficiaires du programme dont l’accompagnement sera également renforcé.
Rompre l’isolement des villages les plus éloignés causé par la destruction des pistes et des ponts : le dernier pont de la piste avant Vohitrarivo a notamment été détruit. Ce pont est en cours de reconstruction (en dur cette fois).
Accompagner nos villages partenaires afin qu’ils limitent la pression sur les ressources naturelles : du matériel a été distribué pour aider la reconstruction des maisons (clous et fil de fer recuit).
Renforcer la protection de l’habitat des lémuriens : il s’agit d’évaluer l’impact du cyclone sur les fragments forestiers, d’intensifier les contrôles sur les coupes de bois et d’appuyer les associations villageoises pour maîtriser la localisation des coupes et leur quantité.
Renforcer le suivi des lémuriens : le cyclone a provoqué une dispersion importante des lémuriens, en particulier les grands hapalémurs (comptage : 600 avant le cyclone vs. 400 après). Les animaux n’ont pas disparu, ils sont juste très dispersés. Et comme ils sont également très mobiles, leur localisation et leur comptage sont beaucoup plus compliqués. Toutefois, nous nous attendons à une réorganisation des groupes qui pourraient être plus nombreux après qu’avant le cyclone dû aux déplacements des animaux. L’équipe des guides a été renforcée, en particulier sur le suivi des grands hapalémurs. Enfin, nous sommes en train de constituer une équipe afin d’étudier l’impact du cyclone sur les groupes de grands hapalémurs.
Redémarrer le programme de restauration forestière et de reboisement avec la remise en état des parcelles communautaires : en 2021, nos 3 pépinières ont produit plus de 22 000 plants, parmi lesquels 7000 plants d’espèces forestières dont 20 % ont été détruits par le cyclone. L’équipe des pépiniéristes a été renforcée par les jardiniers après la destruction des potagers scolaires.
Soutenir l’éducation des enfants : les cantines scolaires seront prolongées après les vacances de Pâques et ce jusqu’aux vacances d’été. Les dégâts sur les écoles seront réparés (voir ci-dessous).
Le campement, constitué d’infrastructures légères en bois et feuilles de Ravenala, a été détruit par le cyclone. Il sera reconstruit prochainement avec des infrastructures un peu plus pérennes : cuisine en semi-dur et réfectoire avec un toit en tôles.
Toute l’installation électrique de l’école doit être remplacée : le local technique (abritant notamment les batteries), les prises, etc. ont été immergés.
Le bâtiment scolaire en bois construit en 2013 par Helpsimus a été immergé par les inondations. Devenu vétuste avant le cyclone, il est aujourd’hui dans un état de délabrement avancé.
La liste des réparations à faire sur le bâtiment scolaire construit en 2018 (sur lequel de nombreuses dégradations ont été constatées en décembre 2021) s’est allongée après le cyclone : sol à refaire, trous à boucher dans les murs (dont 1 résultant d’une tentative d’effraction), peinture, etc.
Les faitières du bâtiment scolaire construit en 2021 ont été emportées par les vents violents qui ont également fait bouger les pannes de la charpente. La toiture qui a été ainsi fortement fragilisée est en cours de réparation.
Le campement de Volotara a subi des dégâts importants (le réfectoire a été emporté par les vents). Il sera reconstruit prochainement avec des infrastructures un peu plus pérennes (comme à Sahofika).
Des dégâts importants ont également été constatés dans les écoles de Sahofika et Ambodigoavy sur les bâtiments qui n’ont pas été construits par Helpsimus :
Le bâtiment principal de l’école de Sahofika a été immergé lors des inondations engendrées par le cyclone (voir photo ci-dessus).
Un mur (en terre) de l’un des bâtiments scolaires de l’école d’Ambodigoavy menace de s’effondrer (à cause de l’eau) et la toiture est rouillée. Le bâtiment est vétuste et dangereux. Un nouveau bâtiment scolaire en dur sera construit en 2022.
Le 22 février, un deuxième cyclone a traversé la région Vatovavy : il s’agit du cyclone Emnati qui fort heureusement n’a pas significativement alourdi le bilan du cyclone Batsirai.
Nous ne pourrons pas protéger les lémuriens et leur habitat sans renforcer le soutien aux populations locales et leur garantir un minimum de sécurité alimentaire.
Nous avons pu démarrer plusieurs des activités décrites dans le plan d’action grâce au soutien d’ores et déjà obtenu de certains donateurs que nous remercions chaleureusement.
Atelier mères-filles sur le cycle et l’hygiène menstruels
A Madagascar, près de 40 % de la population est âgée de moins de 15 ans, et près de 60 % de moins de 25 ans. L’indice de fécondité (nombre moyen d’enfants par femme) est égale à 5 enfants par femme. Ainsi, Madagascar présente l’un des taux de croissance démographique les plus hauts au monde.
L’avortement provoqué (ou interruption volontaire de grossesse) est la première cause de mortalité maternelle.
A Vohitrarivo, beaucoup de jeunes filles ne finissent pas leur enseignement primaire à cause d’une grossesse non désirée.
La plupart d’entre elles n’ont jamais reçu d’éducation sexuelle ou même d’information sur la menstruation avant l’arrivée de leurs premières règles qui a souvent été vécue comme un évènement traumatisant.
De vieux chiffons ou des feuilles font office de serviettes hygiéniques.
L’injection contraceptive, à l’origine d’effets secondaires importants, est la méthode de contraception utilisée par les femmes (et parfois les jeunes filles) dans la commune rurale de Tsaratanana.
Notre premier atelier mères-filles sur le cycle et l’hygiène menstruels a été organisé en janvier 2022 à Vohitrarivo avec l’aide d’Impact Madagascar dans le cadre d’un partenariat avec le Rotary Club Paris Est.
35 mères et leurs filles âgées de 11 à 60 ans ont participé à cet atelier au cours duquel différentes thématiques ont été abordées :
la connaissance du corps
les changements physiques et psychologiques de la puberté
le cycle menstruel
la menstruation
l’hygiène du corps
l’hygiène menstruelle
les relations sexuelles
les conséquences de relations sexuelles précoces et non protégées
l’appréciation de son corps
l’estime de soi
la contraception
la grossesse
etc.
Des entretiens individuels ou en petits groupes ont été préalablement conduits dans le village avec les femmes pour déterminer leurs connaissances sur le sujet.
Des questions ont été posées après l’atelier aux participantes pour évaluer leurs acquis.
Le format a été plébiscité par les participantes qui ont apprécié pouvoir échanger entre elles, les plus anciennes partageant leur expérience avec les plus jeunes qui se sont senties plus en confiance pour poser des questions sur un sujet intime qui n’est pas toujours facile à aborder.
Toutes les participantes reconnaissent qu’il est indispensable que chaque adolescente reçoivent une éducation sexuelle.
Toutes ont acquis de nouvelles connaissances, en particulier sur le cycle menstruel, l’utilisation de serviettes hygiéniques adaptées, la grossesse, etc.
A l’issue de l’atelier, elles ont reçu des savons et des serviettes hygiéniques en coton fabriquées par les brodeuses du projet artisanal de broderie.
Cet atelier a pour but d’améliorer la vie et la santé des femmes mais aussi de prévenir les grossesses précoces. Celles-ci sont en effet à l’origine de problèmes de santé parfois graves (pouvant entrainer la mort) et de l’échec scolaire de nombreuses adolescentes.
Ainsi l’un des slogans de l’atelier est : « les femmes qui prospèrent, sont responsables de leur santé, prennent soin de leur avenir et leur enfants ».
– le nombre de « tavy » (qui consiste à défricher puis à brûler une zone de végétation pour la mettre en culture) a diminué significativement depuis la mise en place du VOI.
Toutefois, on déplore la destruction de 4 ha de forêt qui ont été brûlés au cours de la dernière année : 3 ha dans l’une des zones de conservation et 1 ha dans l’une des zones de restauration (près du fragment forestier où est développé le projet d’écotourisme) ;
Ecotourisme et artisanat au service de la protection des grands hapalémurs
La population de grands hapalémurs que nous protégeons évolue dans un environnement très dégradé et fortement anthropisé composé de terres agricoles, de forêts de bambous et de petites portions de forêts rémanentes.
Au moment de la création des VOI (associations villageoises), l’écotourisme a été identifié comme un moyen de valorisation de la biodiversité et de développement de l’économie locale.
Ainsi, depuis 2018, nous développons un projet d’écotourisme dans l’un des fragments forestiers de Sahofika sur le territoire du Groupe 5 de grands hapalémurs.
Ce fragment forestier qui dépend du VOI SAMIVAR, borde la piste d’accès au village de Sahofika. Il est situé à une dizaine de km de la ville d’Ifanadiana.
Le Groupe 5, composé de plus d’une soixantaine de grands hapalémurs, partage son territoire avec une famille de lémurs à ventre roux dont l’habituation a démarré en 2018.
Un inventaire floristique a montré que le fragment forestier abrite plusieurs essences de bois précieux comme Dalbergia baroni (palissandre) ainsi que des espèces endémiques de Madagascar (Ravenala madagascariensis).
Les inventaires faunistiques en cours confirment la présence de nombreuses espèces animales : microcèbes (Microcebus spp.), cheirogales (Cheirogaleus spp.), mangouste à queue annelé (Galidia elegans), rats forestiers (plusieurs espèces), coua bleu (Coua caerulea), coua de Reynaud (Coua reynaudii), hibou malgache (Asio Madagascariensis) etc.
En octobre 2019, nous avons recruté 3 personnes parmi les membres du VOI SAMIVAR pour devenir guides touristiques. Leur formation qui devait durer 1 année a été prolongée jusqu’en 2022 à cause des confinements liés à la pandémie de Covid-19. En effet sur les 3 stages prévus initialement, les guides touristiques n‘ont pu en terminer qu’un seul pour l’instant dans le Parc national de Ranomafana.
Toutefois, depuis leur recrutement, les guides touristiques participent au suivi des animaux aux côté des agents Helpsimus ce qui leur a permis d’acquérir une bonne connaissance de la flore et de la faune présente dans le fragment forestier de Sahofika.
Quelques chemins ont été aménagés dans la forêt afin de faciliter la visite. Un bureau d’accueil des touristes a été construit à l’entrée de la forêt et un parking a été aménagé sur le bord de la piste, permettant aux visiteurs de stationner au plus près du bureau d’accueil.
Des visites à la journée peuvent être organisées au départ de Ranomafana.
Si ce projet d’écotourisme vise à créer des revenus supplémentaires pour les communautés locales, son principal objectif est de valoriser les zones naturelles dans un site où les activités humaines sont très nombreuses.
La présence d’écotouristes qui feront un long voyage pour arriver jusqu’à Sahofika et visiter cette forêt afin d’y observer les animaux qui y vivent facilitera la prise de conscience par les communautés locales de la richesse de leur biodiversité.
Les écotouristes dont le nombre sera limité (l’accès au site reste difficile) vivront une expérience unique en observant l’un des lémuriens les plus menacés au monde dans des conditions exceptionnelles.
A travers ce projet, nous souhaitons non seulement impliquer à long terme les communautés locales dans la préservation de leur biodiversité mais également les écotouristes chez lesquels nous espérons susciter une envie de s’engager.
En parallèle à la visite de la forêt de Sahofika, nous développons 3 projets artisanaux complètement inédits dans nos villages partenaires :
– Le projet Bijoux en larmes de Job
Une créatrice de bijoux française a créé un bracelet et des boucles d’oreilles avec des graines issues d’une plante appelée « larmes de Job » qui pousse à l’état sauvage dans notre zone d’intervention.
Elle s’est rendue à Madagascar afin de former une douzaine de femmes à la fabrication de ces bijoux. Ceux-ci seront ensuite vendus en Europe sous le nom de la marque qu’elle est en train de créer, ce qui permettra de générer des revenus pérennes pour les femmes.
Quelques femmes fabriquent également les petites boîtes en raphia dans lesquelles sont présentés les bijoux.
– Le projet de sculpture en bois mort
Ce projet est né d’une rencontre à Sahofika avec un jeune homme du village qui sculptait des animaux en bois. Il a sollicité l’appui d’Helpsimus pour l’aider à acquérir des outils adaptés et perfectionner sa technique de sculpture.
Ce sont finalement 3 personnes qui ont bénéficié d’une formation auprès d’un sculpteur professionnel malgache dont la particularité est de réaliser ses sculptures uniquement à partir de morceaux de bois ramassés au sol.
Deux femmes du village d’Ambodigoavy qui souhaitaient démarrer une activité similaire ont été invitées à participer à ce projet.
Leur formation a été perturbée par la pandémie mais n’a toutefois pas été complètement interrompue.
Le projet d’origine qui visait à confectionner des sacs brodés a en effet été temporairement réorienté vers la fabrication de masques en tissu dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.
Elles ont pu ainsi se familiariser avec l’utilisation de leur machine à coudre. De plus, elles sont actuellement formées à la confection de serviettes hygiéniques en tissu. Ces activités annexes leur permettront à terme de ne pas être complètement dépendantes de l’écotourisme.
Les produits artisanaux (excepté les bijoux) seront vendus dans une boutique que nous avons construite à l’entrée du parc national.
Ce local permettra aux artisans de vendre plus facilement leurs produits en les proposant directement aux touristes visitant le Parc national de Ranomafana.
Nous prévoyons également de vendre d’autres produits, en particulier des objets en raphia fabriqués par quelques femmes de nos villages partenaires.
La mise en œuvre de ces différents projets a malheureusement été fortement ralentie par la crise sanitaire. Toutefois, ce délai imposé a bénéficié à leur maturation.
Le fragment forestier de Sahofika devrait être ouvert à la visite en 2022, tout comme la boutique aménagée à l’entrée du parc national.
Ce projet est cofinancé par l’UICN Save Our Species. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité d’Helpsimus et ne reflète pas nécessairement les vues de l’UICN.
Ouverture de 3 nouvelles cantines scolaires
En novembre, nous avons ouvert 3 nouvelles cantines scolaires dans les écoles d’Ambohipo, Ambodimanga et Vohitrarivo.
Chaque cantine comprend une cuisine équipée (avec fours améliorés, marmites, ustensiles de cuisine, assiettes, couverts, gobelets, etc.) et un grenier de stockage pour les denrées alimentaires.
Un grand merci à la Fondation d’entreprise Bel qui a financé la création de ces 3 nouvelles cantines.
Chaque école du programme dispose aujourd’hui d’une cantine scolaire. Les 5 cantines scolaires bénéficient directement à 662 enfants et à leurs 22 enseignants.
Les cantines sont gérées par une responsable que nous avons recruté au moment de l’ouverture des 3 nouvelles cantines. Cette responsable fait partie de l’ONG Impact Madagascar, notre partenaire local sur divers projets d’aide au développement : gestion des potagers scolaires, gestion des stocks, élaboration des menus, formation des cuisinières, etc.
A noter que les 5 potagers scolaires, qui on été aménagés dans chaque école, ont produit un peu plus de 10% des accompagnements (principalement des légumes) depuis l’ouverture des cantines jusqu’aux vacances de Noël.
Le repas des enfants est composé de riz complété chaque jour par un aliment différent tel que des haricots verts, des carottes, des haricots, des courgettes, des pommes de terre, des pois du cap, des pâtes, du petsai (choux chinois), des lentilles, du poisson, de l’igname, des ravimboatavo (brèdes), etc.
Les enfants ont accès à une alimentation plus variée à la cantine qu’à la maison où ils ne consomment pratiquement pas de légumes. De plus, beaucoup d’entre eux mangent peu le matin au petit déjeuner (essentiellement du manioc) en particulier pendant la période de soudure.
Nous allons toutefois travailler dans les prochaines semaines à l’amélioration du menu des cantines qui n’est pas encore suffisamment équilibré.
Les cantines scolaires contribueront à la protection à long terme des grands hapalémurs :
– en maintenant les enfants à l’école : ils acquerront une meilleure éducation de base et une fois adultes, ils pourront mieux gérer leurs ressources naturelles ;
– en générant de nouvelles sources de revenus pour les populations locales : création d’emplois (jardiniers pour les potagers scolaires, cuisinières pour la préparation des repas, etc.) et achat des denrées alimentaires aux producteurs locaux qui bénéficient de notre programme agricole (en préparation).