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Gardiennage des rizières 2020-2021 : bilan de la campagne de grande saison

Le gardiennage a repris en mars 2021 à Vohitrarivo (VOI Miaradia) et s’est étendu en mai 2021 à Volotara (VOI Manirisoa) et à Sahofika (VOI Samivar).

Il s’est arrêté fin juin après la fin de la récolte de la « campagne de grande saison ».

De mars à juin 2021, aucune des rizières surveillées n’a été attaquée confirmant l’efficacité du dispositif mis en place.

Quelques dégâts ont toutefois été rapportés dans certaines rizières quand le gardiennage a démarré après le signalement d’une attaque.

L’équipe des gardiens a été fortement renforcée en mai puisqu’elle est désormais composéede 40 personnes (vs. 24 entre novembre 2020 et février 2021).

Les gardiens, qui travaillent par équipe de 4, se relayent 24 heures sur 24 pour surveiller les rizières dès que les grains de riz sont matures et ce jusqu’à leur récolte.  

L’augmentation du nombre de gardiens s’explique par :

-l’extension du gardiennage aux 3 secteurs de notre zone d’intervention (= 3 VOI) ;

-la période : la « campagne de grande saison » correspond en effet à la récolte de riz la plus importante de l’année pendant laquelle toutes les rizières sont cultivées ;

-les bon résultats du gardiennage en 2019-2020 : 66 fermiers (vs. 43 entre novembre 2020 et février 2021) ont souhaité bénéficier du dispositif pendant la « campagne de grande saison ».

Un assistant de terrain a renforcé l’équipe de gardiennage pendant 1 mois afin de réaliser plusieurs relevés.

Il a notamment suivi les 4 équipes de gardiens à Volotara en notant pendant 15 jours le déplacement des groupes 8 et 9, le nombre et la localisation des attaques ainsi que la position des gardiens :

Suivi du gardiennage à Volotara : points blancs = localisation des grands hapalémurs, points verts = position des gardiens et points rouges = localisation des attaques © Helpsimus

A noter qu’en 15 jours, les gardiens ont repoussé 24 attaques à Volotara.

Enfin une quatrième passerelle a été construite sur le territoire du groupe I.

Passerelle sur le territoire du groupe I © Helpsimus

La carte ci-dessous donne l’emplacement des 4 passerelles sur les territoires des groupes I et II :

Localisation des 4 passerelles / points rouges = position du groupe II en 2020 et 2021 ; points roses = position du groupe I en 2020 et 2021
© Helpsimus

Inventaire floristique et faunistique

L’inventaire floristique a démarré en 2018. Il s’est poursuivi cette année à proximité du village de Vohitrarivo et a été réalisé par un botaniste de notre partenaire local IMPACT Madagascar.

Six fragments forestiers constituant 6 des 8 zones de conservation du VOI Miaradia ont ainsi été visités. Malgré leur état de dégradation (plus ou moins important selon les fragments) en raison d’une très forte pression humaine, il y subsiste encore une richesse floristique significative dont 38 espèces figurant sur la Liste Rouge de l’UICN (LC et VU).

Une quarantaine d’espèces végétales ont été répertoriées dans chaque fragment forestier. Beaucoup d’entre elles sont des espèces endémiques.

Même si peu de grands arbres sont présents, le potentiel de restauration forestière de ces fragments est élevé. La végétation a d’ailleurs commencé à se régénérer dans certains d’entre eux grâce aux mesures de protection mises en place.

Fragment forestier © Impact Madagascar
Fragment forestier © Impact Madagascar

Ces fragments forestiers abritent également une faune riche et variée dont un biologiste d’IMPACT Madagascar a commencé l’inventaire.

36 espèces d’oiseaux ont été identifiées dont plus de 40% sont endémiques. Logiquement, on trouve le plus grand nombre d’espèces dans les fragments forestiers les moins dégradés, en particulier dans ceux où subsistent le plus grand nombre de grands arbres (mesurant une quinzaine de mètres de haut).

Ainsi, un jeune hibou malgache (Asio madagascariensis) a été observé dans l’un d’entre eux confirmant une large répartition de l’espèce sur le site du programme Bamboo Lemur.

Jeune hibou malgache © Impact Madagascar

Les 2 espèces les plus abondantes sont le foudi rouge (Foudia madagascariensis) et le bulbul de Madagascar (Hypsipetes madagascariensis).

Bulbul malgache © J. Hegedus
Foudi rouge © F. Perroux

La présence de coua bleu (Coua caerulea) a également été confirmée. Jusqu’à présent, l’espèce n’avait été observée qu’à Sahofika et Volotara.

5 des 6 espèces de lémuriens identifiées dans notre zone de conservation vivent dans ces fragments forestiers. Le lémur à ventre roux n’a pas été trouvé mais il n’a jamais été repéré dans le VOI Miaradia.

Avahis, helpsimus
Avahi de Peyrieras © M. André

Plusieurs espèces de mammifères ont également été répertoriées dont la mangouste à queue annelée et des tenrecs.

Tenrec © F. Perroux

Article sur le gardiennage des rizières dans le Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020

Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020 helpsimus
Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020 helpsimus
Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020 helpsimus

Merci à la SNPN pour sa confiance.

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Plus de 700 hectares de forêt protégés pour les grands hapalémurs !

Depuis plus de 10 ans, Helpsimus se bat pour préserver à Madagascar l’une des plus grandes populations sauvages de grands hapalémurs (Prolemur simus), une espèce classée en danger critique d’extinction sur la Liste Rouge de l’UICN et dont les effectifs sont aujourd’hui estimés à environ 1500 spécimens.

grand hapalemur
Grand hapalémur © S. Meys

Nous travaillons non loin du Parc National de Ranomafana mais dans une zone non protégée et surtout fortement anthropisée puisque située sur les terres agricoles de plusieurs villages où nous suivons et protégeons actuellement près de 500 grands hapalémurs (soit environ 1/3 de la population globale sauvage). Leur habitat, constitué de forêts de bambou dont ils se nourrissent quasi exclusivement, y est particulièrement fragmenté par l’agriculture sur brûlis appelée « tavy ».

Site du programme Bamboo Lemur © S. Meys
Site du programme Bamboo Lemur © S. Meys

Notre objectif principal consiste à trouver un équilibre entre les besoins des hommes et ceux des lémuriens afin que tous cohabitent harmonieusement, tout en garantissant une gestion pérenne des ressources naturelles et un développement durable des communautés humaines. Pour y parvenir, nous avons mis en place une double stratégie : d’une part, nous cherchons à protéger l’habitat des lémuriens, et d’autre part nous aidons les communautés locales à développer des sources de revenus alternatives leur permettant de réduire les défrichements et la pression qu’ils exercent sur leur environnement.

Dans la zone où nous intervenons, la protection de l’habitat passe par la création d’associations villageoises appelées VOI. Leur objectif ? Identifier les zones à protéger en priorité et celles où les activités humaines peuvent se développer afin de définir un plan d’aménagement global de la zone. Nous avons déjà mis en place 3 VOI : Miaradia, Samivar et Manirisoa, ce dernier étant en cours d’officialisation. Leurs plans d’aménagement ont permis d’élever plus de 700 hectares de forêt en zones de conservation et de restauration. Constituées de fragments forestiers plus ou moins dégradés, ces zones abritent aussi des portions de forêt primaire où subsiste une diversité biologique exceptionnelle !

Notre programme de reforestation lancé en 2018 s’attache à restaurer les parties les plus dégradées des fragments de forêt présents sur le site et à aménager des corridors entre ces différents fragments de façon à assurer la continuité de l’habitat des lémuriens. Nous avons créé 2 pépinières et une 3ème verra le jour très prochainement. En 2019, plus de 6000 plants d’une vingtaine d’espèces forestières différentes ont été plantés !

Pépinnière Helpsimus
Pépinière de Vohitrarivo © S. Meys

Parallèlement, nous cherchons à augmenter le niveau de vie des villageois afin qu’ils cessent de défricher les terres localisées sur le territoire des groupes de lémuriens. Ainsi, nous avons déjà formé plus d’une centaine de familles au Système de Riziculture Améliorée (SRA) qui permet de multiplier par 2 les rendements des rizières. Nous cherchons également à améliorer l’irrigation des cultures dont dépendent directement les résultats du SRA. En 2019, des canaux d’irrigation ont été aménagés ou rénovés ce qui a permis aux bénéficiaires du SRA du VOI Miaradia de pratiquer cette technique en 2020 malgré les fortes inondations qui ont frappé la région.

Agriculteur helpsimus
SRA © Palanque&Houdin
canaux irrigation helpsimus
Aménagement de canaux d’irrigation © F. Perroux

Les cultures maraîchères, peu développées jusqu’ici, sont désormais un autre axe de développement important avec plus d’une quinzaine de variétés cultivées par 250 familles participant au programme. Enfin, nous avons démarré un programme de pisciculture qui regroupe pour l’instant une quinzaine de familles participantes.

campagne malgache helpsimus
Cultures maraîchères © Palanque&Houdin

Nous créons aussi de nouvelles Activités Génératrices de Revenus : formations à la fabrication d’artisanat (bijoux, sculptures, broderie…) destinées en priorité aux femmes et développement d’un projet d’écotourisme. Celui-ci permettra aux visiteurs de partir à la rencontre des grands hapalémurs dans deux fragments forestiers des VOI Samivar et Manirisoa. Nos inventaires faunistiques et floristiques (toujours en cours) ont déjà permis de révéler la présence d’espèces animales et végétales riches et diversifiées parmi lesquelles 5 autres espèces de lémuriens, des oiseaux, des petits mammifères, des reptiles…

Les résultats que nous avons obtenus pour l’instant sont plus qu’encourageants : nous remarquons une implication accrue des communautés locales dans les actions que nous mettons en place, gage d’une confiance qui se renforce, et l’accompagnement que nous proposons semble répondre à leurs attentes. Une lueur d’espoir pour l’avenir de cette population unique de grands hapalémurs au sein de laquelle nous avons recensé 80 naissances en 2019 !

Ce projet est cofinancé par l’UICN Save Our Species. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité d’Helpsimus et ne reflète pas nécessairement les vues de l’UICN.

Inventaire floristique sur le territoire du groupe VIII

Pour rappel l’inventaire floristique a démarré en 2018. Il s’est poursuivi en 2019 à Volotara sur le territoire du groupe VIII et a été réalisé par le botaniste de l’ONG IMPACT.

Et les résultats sont très intéressants !

La végétation sur le territoire du groupe VIII présente une physionomie variée. On trouve en effet des forêts de bambou, des forêts secondaires mais aussi primaires (non intactes) qui abritent de nombreuses espèces végétales endémiques : Ravenala madagascariensis, Dalbergia spp, Dyospiros spp (bois précieux malgaches) et diverses espèces ligneuses.

De nombreuses espèces animales vivent dans ces forêts où l’on peut notamment observer les 6 espèces de lémuriens identifiés sur le site du programme Bamboo Lemur.

S’ajoute à cette diversité, la présence de nombreux points de vue (sur le parc national, sur les villages etc.).

© S. Meys
© S. Meys
© F-G Grandin
© F-G Grandin
Camps Helpsimus
Vue du camp de Volotara © D. Roullet

Ainsi un second circuit touristique (un peu plus « aventure » qu’à Sahaofika) pourrait être aménagé dans le futur sur le territoire du groupe VIII.

Le botaniste a également relevé de nombreuses dégradations qui devraient diminuer avec la création du 3ème VOI et la mise en place d’un circuit touristique.

En 2020, nous allons poursuivre les inventaires floristiques dans d’autres zones du programme Bamboo Lemur

Helpsimus dans le Courrier de la Nature

Publication d’un article sur Helpsimus dans le numéro 304 de juillet-août 2017 du Courrier de la Nature :

Courrier de la nature 304 helpsimus

Courrier de la Nature – Société nationale de protection de la nature : www.snpn.com