Suivez nous :

Evaluation du VOI SAMIVAR

Les 3 premières années de gestion du VOI Samivar ont été évaluées en 2021 et son plan d’aménagement a été mis à jour (sans changement majeur) :  

– le nombre de membres a augmenté, ils sont aujourd’hui 186 (vs. 138 au début de la mise en place du VOI) ;

– 78 patrouilles ont été effectuées par les 19 patrouilleurs du VOI en charge du contrôle des défrichements ;

Les patrouilleurs des 3 VOI © S. Meys

– le nombre de « tavy » (qui consiste à défricher puis à brûler une zone de végétation pour la mettre en culture) a diminué significativement depuis la mise en place du VOI.

Toutefois, on déplore la destruction de 4 ha de forêt qui ont été brûlés au cours de la dernière année : 3 ha dans l’une des zones de conservation et 1 ha dans l’une des zones de restauration (près du fragment forestier où est développé le projet d’écotourisme) ;

Tavy dans une zone de conservation Helpsimus

Tavy dans une zone de conservation © S. Meys

– les forêts de bambou se densifient dans les zones de restauration ;

– les populations de lémuriens augmentent ;

Lémur à ventre roux helpsimus

Lémur à ventre roux © S. Meys

– on observe que certains fragments forestiers commencent à se reconnecter ;

– les menaces sur les lémuriens ont diminué ;

– les conditions de vie dans les villages partenaires d’Helpsimus se sont améliorées.

Le contrat de gestion du VOI Samivar a été reconduit pour 3 années supplémentaires lors d’une cérémonie qui a eu lieu le 10 décembre 2021.

Cérémonie de reconduction du contrat avec le VOI Samivar © S. Meys

Représentants des autorités locales © S. Meys

Spectacle préparé par les enfants de l’école de Sahofika avec Mary notre éducatrice © S. Meys

Signature du contrat par le Président du VOI Samivar © S. Meys

Signature par la Présidente d’Helpsimus et la fondatrice d’Impact Madagascar © S. Meys

Ecotourisme et artisanat au service de la protection des grands hapalémurs

La population de grands hapalémurs que nous protégeons évolue dans un environnement très dégradé et fortement anthropisé composé de terres agricoles, de forêts de bambous et de petites portions de forêts rémanentes.

Au moment de la création des VOI (associations villageoises), l’écotourisme a été identifié comme un moyen de valorisation de la biodiversité et de développement de l’économie locale.

Ainsi, depuis 2018, nous développons un projet d’écotourisme dans l’un des fragments forestiers de Sahofika sur le territoire du Groupe 5 de grands hapalémurs.

Ce fragment forestier qui dépend du VOI SAMIVAR, borde la piste d’accès au village de Sahofika. Il est situé à une dizaine de km de la ville d’Ifanadiana.

Vilage de Sahofika, helpsimus
Sahofika © S. Meys

Le Groupe 5, composé de plus d’une soixantaine de grands hapalémurs, partage son territoire avec une famille de lémurs à ventre roux dont l’habituation a démarré en 2018.

Bébé grand hapalémur, Helpsimus
Grand hapalémur © S. Meys
Lemure à ventre roux, Helpsimus

Lémur à ventre roux © S. Meys

Un inventaire floristique a montré que le fragment forestier abrite plusieurs essences de bois précieux comme Dalbergia baroni (palissandre) ainsi que des espèces endémiques de Madagascar (Ravenala madagascariensis).

Forêt de Sahofika © D.Roullet

Les inventaires faunistiques en cours confirment la présence de nombreuses espèces animales : microcèbes (Microcebus spp.), cheirogales (Cheirogaleus spp.), mangouste à queue annelé (Galidia elegans), rats forestiers (plusieurs espèces), coua bleu (Coua caerulea), coua de Reynaud (Coua reynaudii), hibou malgache (Asio Madagascariensis) etc.

En octobre 2019, nous avons recruté 3 personnes parmi les membres du VOI SAMIVAR pour devenir guides touristiques. Leur formation qui devait durer 1 année a été prolongée jusqu’en 2022 à cause des confinements liés à la pandémie de Covid-19. En effet sur les 3 stages prévus initialement, les guides touristiques n‘ont pu en terminer qu’un seul pour l’instant dans le Parc national de Ranomafana.

Toutefois, depuis leur recrutement, les guides touristiques participent au suivi des animaux aux côté des agents Helpsimus ce qui leur a permis d’acquérir une bonne connaissance de la flore et de la faune présente dans le fragment forestier de Sahofika.

Guide touristique Helpsimus

Francine, Charles et Lova, guides touristiques de Sahofika © S. Meys

De plus, ils sont en charge depuis 2020 de l’habituation d’une femelle hibou repérée en 2017 à Sahofika.

Grand hiboux de Madagascar, Helpsimus

Jeune hibou © S. Meys

Quelques chemins ont été aménagés dans la forêt afin de faciliter la visite. Un bureau d’accueil des touristes a été construit à l’entrée de la forêt et un parking a été aménagé sur le bord de la piste, permettant aux visiteurs de stationner au plus près du bureau d’accueil.

Bureau touristique Helpsimus

L’entrée de la forêt de Sahofika © S. Meys

Des visites à la journée peuvent être organisées au départ de Ranomafana.

Si ce projet d’écotourisme vise à créer des revenus supplémentaires pour les communautés locales, son principal objectif est de valoriser les zones naturelles dans un site où les activités humaines sont très nombreuses.

La présence d’écotouristes qui feront un long voyage pour arriver jusqu’à Sahofika et visiter cette forêt afin d’y observer les animaux qui y vivent facilitera la prise de conscience par les communautés locales de la richesse de leur biodiversité.

Les écotouristes dont le nombre sera limité (l’accès au site reste difficile) vivront une expérience unique en observant l’un des lémuriens les plus menacés au monde dans des conditions exceptionnelles.

A travers ce projet, nous souhaitons non seulement impliquer à long terme les communautés locales dans la préservation de leur biodiversité mais également les écotouristes chez lesquels nous espérons susciter une envie de s’engager.

En parallèle à la visite de la forêt de Sahofika, nous développons 3 projets artisanaux complètement inédits dans nos villages partenaires :

– Le projet Bijoux en larmes de Job

Une créatrice de bijoux française a créé un bracelet et des boucles d’oreilles avec des graines issues d’une plante appelée « larmes de Job » qui pousse à l’état sauvage dans notre zone d’intervention.

Elle s’est rendue à Madagascar afin de former une douzaine de femmes à la fabrication de ces bijoux. Ceux-ci seront ensuite vendus en Europe sous le nom de la marque qu’elle est en train de créer, ce qui permettra de générer des revenus pérennes pour les femmes.

Projet Bijoux, Helpsimus
Boucles d’oreilles en larmes de Job © S. Meys

Quelques femmes fabriquent également les petites boîtes en raphia dans lesquelles sont présentés les bijoux.

– Le projet de sculpture en bois mort

Ce projet est né d’une rencontre à Sahofika avec un jeune homme du village qui sculptait des animaux en bois. Il a sollicité l’appui d’Helpsimus pour l’aider à acquérir des outils adaptés et perfectionner sa technique de sculpture.  

Ce sont finalement 3 personnes qui ont bénéficié d’une formation auprès d’un sculpteur professionnel malgache dont la particularité est de réaliser ses sculptures uniquement à partir de morceaux de bois ramassés au sol.

Sculpteur bois Helpsimus
Jo, sculpteur © S. Meys
Sculpture bois helpsimus
Quelques sculptures en bois © S. Meys

– Le projet de Broderie

Ce projet a été initié en collaboration avec un brodeur de Ranomafana.

© S. Meys

Deux femmes du village d’Ambodigoavy qui souhaitaient démarrer une activité similaire ont été invitées à participer à ce projet.   

Leur formation a été perturbée par la pandémie mais n’a toutefois pas été complètement interrompue.

Le projet d’origine qui visait à confectionner des sacs brodés a en effet été temporairement réorienté vers la fabrication de masques en tissu dans le cadre de la lutte contre la propagation du coronavirus.

Elles ont pu ainsi se familiariser avec l’utilisation de leur machine à coudre. De plus, elles sont actuellement formées à la confection de serviettes hygiéniques en tissu. Ces activités annexes leur permettront à terme de ne pas être complètement dépendantes de l’écotourisme.  

Les produits artisanaux (excepté les bijoux) seront vendus dans une boutique que nous avons construite à l’entrée du parc national.

Ce local permettra aux artisans de vendre plus facilement leurs produits en les proposant directement aux touristes visitant le Parc national de Ranomafana. 

Boutique Helpsimus à Ranomafana © S. Meys

Nous prévoyons également de vendre d’autres produits, en particulier des objets en raphia fabriqués par quelques femmes de nos villages partenaires.

La mise en œuvre de ces différents projets a malheureusement été fortement ralentie par la crise sanitaire. Toutefois, ce délai imposé a bénéficié à leur maturation.  

Le fragment forestier de Sahofika devrait être ouvert à la visite en 2022, tout comme la boutique aménagée à l’entrée du parc national.

Ce projet est cofinancé par l’UICN Save Our Species. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité d’Helpsimus et ne reflète pas nécessairement les vues de l’UICN.

Ouverture de 3 nouvelles cantines scolaires

En novembre, nous avons ouvert 3 nouvelles cantines scolaires dans les écoles d’Ambohipo, Ambodimanga et Vohitrarivo.

Chaque cantine comprend une cuisine équipée (avec fours améliorés, marmites, ustensiles de cuisine, assiettes, couverts, gobelets, etc.) et un grenier de stockage pour les denrées alimentaires.

Ecole d’Ambohipo, Helpsimus

La cuisine à droite des 2 bâtiments scolaires – Ecole d’Ambohipo © D. Roullet

Ecole d’Ambohipo, Helpsimus

La cuisine d’Ambohipo © D. Roullet

Ecole d’Ambohipo, Helpsimus

Le grenier de stockage à Ambohipo © D. Roullet

Un grand merci à la Fondation d’entreprise Bel qui a financé la création de ces 3 nouvelles cantines.

Chaque école du programme dispose aujourd’hui d’une cantine scolaire. Les 5 cantines scolaires bénéficient directement à 662 enfants et à leurs 22 enseignants.  

Ecole de Sahofika

Ecole de Sahofika © S. Meys

Les cantines sont gérées par une responsable que nous avons recruté au moment de l’ouverture des 3 nouvelles cantines. Cette responsable fait partie de l’ONG Impact Madagascar, notre partenaire local sur divers projets d’aide au développement : gestion des potagers scolaires, gestion des stocks, élaboration des menus, formation des cuisinières, etc.

Ecole d’Ambohipo, Helpsimus

La préparation des repas supervisée par Mialy, responsable des cantines © D. Roullet

A noter que les 5 potagers scolaires, qui on été aménagés dans chaque école, ont produit un peu plus de 10% des accompagnements (principalement des légumes) depuis l’ouverture des cantines jusqu’aux vacances de Noël.

Le repas des enfants est composé de riz complété chaque jour par un aliment différent tel que des haricots verts, des carottes, des haricots, des courgettes, des pommes de terre, des pois du cap, des pâtes, du petsai (choux chinois), des lentilles, du poisson, de l’igname, des ravimboatavo (brèdes), etc.

Les enfants ont accès à une alimentation plus variée à la cantine qu’à la maison où ils ne consomment pratiquement pas de légumes. De plus, beaucoup d’entre eux mangent peu le matin au petit déjeuner (essentiellement du manioc) en particulier pendant la période de soudure.

Nous allons toutefois travailler dans les prochaines semaines à l’amélioration du menu des cantines qui n’est pas encore suffisamment équilibré.

Les cantines scolaires contribueront à la protection à long terme des grands hapalémurs :

– en maintenant les enfants à l’école : ils acquerront une meilleure éducation de base et une fois adultes, ils pourront mieux gérer leurs ressources naturelles ;

– en générant de nouvelles sources de revenus pour les populations locales : création d’emplois (jardiniers pour les potagers scolaires, cuisinières pour la préparation des repas, etc.) et achat des denrées alimentaires aux producteurs locaux qui bénéficient de notre programme agricole (en préparation).

Mise à jour du plan d’aménagement du VOI Miaradia

Le site du programme Bamboo Lemur est divisé 3 secteurs désormais gérés par 3 VOI ou associations villageoises que nous avons contribué à mettre en place : les VOI Miaradia, Samivar et Manirisoa.

Le VOI Miaradia a été créé en 2018. Sa zone d’intervention couvre le territoire de plusieurs groupes de grands hapalémurs : Groupes I, I’, I », II, II’, III et IV.

Plusieurs groupes de grands hapalémurs ont étendu leur territoire à la fois en dehors des zones de conservation et de restauration définies par le plan d’aménagement mais aussi en dehors des limites de la zone d’intervention du VOI.

Après l’évaluation des 3 premières années de gestion du VOI (Evaluation du VOI Miaradia | Helpsimus), son plan d’aménagement a été mis à jour.

Il s’agissait notamment d’augmenter la superficie des zones de conservation et de restauration présentes dans le secteur Miaradia afin de sécuriser les nouveaux territoires désormais fréquentés par les lémuriens.

Pour cela, de nouveaux inventaires floristiques et faunistiques on été conduits, afin de définir les nouveaux fragments forestiers à inclure dans les zones de conservation et de restauration du nouveau plan d’aménagement de l’association villageoise.

© Impact Madagascar

Le nouveau plan d’aménagement a été élaboré à l’issue de plusieurs réunions de travail avec les parties prenantes (membres du VOI, représentants des autorités locales et du parc national, etc. ).

Ces réunions ont été organisées par notre partenaire local Impact Madagascar que nous avons missionné sur le suivi des VOI.

Dans le nouveau plan d’aménagement, la superficie de la zone d’intervention du VOI Miaradia a presque doublé :

VOI MiaradiaSurface totaleZones de conservationZones de restauration
1er plan d’aménagement (2018)541 haenv. 25 haenv. 400 ha
2ème plan d’aménagement (2021)935 haenv. 29 ha605 ha

De plus, plus de 200 ha supplémentaires de forêt ont été intégrés dans les zones de conservation et de restauration.

Ci-dessous la nouvelle carte de la zone d’intervention du programme Bamboo Lemur : en vert, les zones de conservation et en rose, les zones de restauration.

Limite VOI

© Helpsimus

Le nouveau plan d’aménagement du VOI Miaradia permet de sécuriser le territoire de plus de 300 grands hapalémurs.

Un grand merci à tous les donateurs de la campagne de crowdfunding « De nouveaux territoires pour les grands hapalémurs » !

Prochaine étape : l’évaluation des 3 premières années de gestion du VOI Samivar (en cours) et la mise à jour de son plan d’aménagement.

Gardiennage des rizières 2020-2021 : bilan de la campagne de grande saison

Le gardiennage a repris en mars 2021 à Vohitrarivo (VOI Miaradia) et s’est étendu en mai 2021 à Volotara (VOI Manirisoa) et à Sahofika (VOI Samivar).

Il s’est arrêté fin juin après la fin de la récolte de la « campagne de grande saison ».

De mars à juin 2021, aucune des rizières surveillées n’a été attaquée confirmant l’efficacité du dispositif mis en place.

Quelques dégâts ont toutefois été rapportés dans certaines rizières quand le gardiennage a démarré après le signalement d’une attaque.

L’équipe des gardiens a été fortement renforcée en mai puisqu’elle est désormais composéede 40 personnes (vs. 24 entre novembre 2020 et février 2021).

Les gardiens, qui travaillent par équipe de 4, se relayent 24 heures sur 24 pour surveiller les rizières dès que les grains de riz sont matures et ce jusqu’à leur récolte.  

L’augmentation du nombre de gardiens s’explique par :

-l’extension du gardiennage aux 3 secteurs de notre zone d’intervention (= 3 VOI) ;

-la période : la « campagne de grande saison » correspond en effet à la récolte de riz la plus importante de l’année pendant laquelle toutes les rizières sont cultivées ;

-les bon résultats du gardiennage en 2019-2020 : 66 fermiers (vs. 43 entre novembre 2020 et février 2021) ont souhaité bénéficier du dispositif pendant la « campagne de grande saison ».

Un assistant de terrain a renforcé l’équipe de gardiennage pendant 1 mois afin de réaliser plusieurs relevés.

Il a notamment suivi les 4 équipes de gardiens à Volotara en notant pendant 15 jours le déplacement des groupes 8 et 9, le nombre et la localisation des attaques ainsi que la position des gardiens :

Suivi du gardiennage à Volotara : points blancs = localisation des grands hapalémurs, points verts = position des gardiens et points rouges = localisation des attaques © Helpsimus

A noter qu’en 15 jours, les gardiens ont repoussé 24 attaques à Volotara.

Enfin une quatrième passerelle a été construite sur le territoire du groupe I.

Passerelle sur le territoire du groupe I © Helpsimus

La carte ci-dessous donne l’emplacement des 4 passerelles sur les territoires des groupes I et II :

Localisation des 4 passerelles / points rouges = position du groupe II en 2020 et 2021 ; points roses = position du groupe I en 2020 et 2021
© Helpsimus

Inventaire floristique et faunistique

L’inventaire floristique a démarré en 2018. Il s’est poursuivi cette année à proximité du village de Vohitrarivo et a été réalisé par un botaniste de notre partenaire local IMPACT Madagascar.

Six fragments forestiers constituant 6 des 8 zones de conservation du VOI Miaradia ont ainsi été visités. Malgré leur état de dégradation (plus ou moins important selon les fragments) en raison d’une très forte pression humaine, il y subsiste encore une richesse floristique significative dont 38 espèces figurant sur la Liste Rouge de l’UICN (LC et VU).

Une quarantaine d’espèces végétales ont été répertoriées dans chaque fragment forestier. Beaucoup d’entre elles sont des espèces endémiques.

Même si peu de grands arbres sont présents, le potentiel de restauration forestière de ces fragments est élevé. La végétation a d’ailleurs commencé à se régénérer dans certains d’entre eux grâce aux mesures de protection mises en place.

Fragment forestier © Impact Madagascar
Fragment forestier © Impact Madagascar

Ces fragments forestiers abritent également une faune riche et variée dont un biologiste d’IMPACT Madagascar a commencé l’inventaire.

36 espèces d’oiseaux ont été identifiées dont plus de 40% sont endémiques. Logiquement, on trouve le plus grand nombre d’espèces dans les fragments forestiers les moins dégradés, en particulier dans ceux où subsistent le plus grand nombre de grands arbres (mesurant une quinzaine de mètres de haut).

Ainsi, un jeune hibou malgache (Asio madagascariensis) a été observé dans l’un d’entre eux confirmant une large répartition de l’espèce sur le site du programme Bamboo Lemur.

Jeune hibou malgache © Impact Madagascar

Les 2 espèces les plus abondantes sont le foudi rouge (Foudia madagascariensis) et le bulbul de Madagascar (Hypsipetes madagascariensis).

Bulbul malgache © J. Hegedus
Foudi rouge © F. Perroux

La présence de coua bleu (Coua caerulea) a également été confirmée. Jusqu’à présent, l’espèce n’avait été observée qu’à Sahofika et Volotara.

5 des 6 espèces de lémuriens identifiées dans notre zone de conservation vivent dans ces fragments forestiers. Le lémur à ventre roux n’a pas été trouvé mais il n’a jamais été repéré dans le VOI Miaradia.

Avahis, helpsimus
Avahi de Peyrieras © M. André

Plusieurs espèces de mammifères ont également été répertoriées dont la mangouste à queue annelée et des tenrecs.

Tenrec © F. Perroux

Article sur le gardiennage des rizières dans le Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020

Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020 helpsimus
Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020 helpsimus
Courrier de la Nature de nov.-déc. 2020 helpsimus

Merci à la SNPN pour sa confiance.

Bienvenue | SNPN : Société Nationale de Protection de la NatureSNPN : Société Nationale de Protection de la Nature

Plus de 700 hectares de forêt protégés pour les grands hapalémurs !

Depuis plus de 10 ans, Helpsimus se bat pour préserver à Madagascar l’une des plus grandes populations sauvages de grands hapalémurs (Prolemur simus), une espèce classée en danger critique d’extinction sur la Liste Rouge de l’UICN et dont les effectifs sont aujourd’hui estimés à environ 1500 spécimens.

grand hapalemur
Grand hapalémur © S. Meys

Nous travaillons non loin du Parc National de Ranomafana mais dans une zone non protégée et surtout fortement anthropisée puisque située sur les terres agricoles de plusieurs villages où nous suivons et protégeons actuellement près de 500 grands hapalémurs (soit environ 1/3 de la population globale sauvage). Leur habitat, constitué de forêts de bambou dont ils se nourrissent quasi exclusivement, y est particulièrement fragmenté par l’agriculture sur brûlis appelée « tavy ».

Site du programme Bamboo Lemur © S. Meys
Site du programme Bamboo Lemur © S. Meys

Notre objectif principal consiste à trouver un équilibre entre les besoins des hommes et ceux des lémuriens afin que tous cohabitent harmonieusement, tout en garantissant une gestion pérenne des ressources naturelles et un développement durable des communautés humaines. Pour y parvenir, nous avons mis en place une double stratégie : d’une part, nous cherchons à protéger l’habitat des lémuriens, et d’autre part nous aidons les communautés locales à développer des sources de revenus alternatives leur permettant de réduire les défrichements et la pression qu’ils exercent sur leur environnement.

Dans la zone où nous intervenons, la protection de l’habitat passe par la création d’associations villageoises appelées VOI. Leur objectif ? Identifier les zones à protéger en priorité et celles où les activités humaines peuvent se développer afin de définir un plan d’aménagement global de la zone. Nous avons déjà mis en place 3 VOI : Miaradia, Samivar et Manirisoa, ce dernier étant en cours d’officialisation. Leurs plans d’aménagement ont permis d’élever plus de 700 hectares de forêt en zones de conservation et de restauration. Constituées de fragments forestiers plus ou moins dégradés, ces zones abritent aussi des portions de forêt primaire où subsiste une diversité biologique exceptionnelle !

Notre programme de reforestation lancé en 2018 s’attache à restaurer les parties les plus dégradées des fragments de forêt présents sur le site et à aménager des corridors entre ces différents fragments de façon à assurer la continuité de l’habitat des lémuriens. Nous avons créé 2 pépinières et une 3ème verra le jour très prochainement. En 2019, plus de 6000 plants d’une vingtaine d’espèces forestières différentes ont été plantés !

Pépinnière Helpsimus
Pépinière de Vohitrarivo © S. Meys

Parallèlement, nous cherchons à augmenter le niveau de vie des villageois afin qu’ils cessent de défricher les terres localisées sur le territoire des groupes de lémuriens. Ainsi, nous avons déjà formé plus d’une centaine de familles au Système de Riziculture Améliorée (SRA) qui permet de multiplier par 2 les rendements des rizières. Nous cherchons également à améliorer l’irrigation des cultures dont dépendent directement les résultats du SRA. En 2019, des canaux d’irrigation ont été aménagés ou rénovés ce qui a permis aux bénéficiaires du SRA du VOI Miaradia de pratiquer cette technique en 2020 malgré les fortes inondations qui ont frappé la région.

Agriculteur helpsimus
SRA © Palanque&Houdin
canaux irrigation helpsimus
Aménagement de canaux d’irrigation © F. Perroux

Les cultures maraîchères, peu développées jusqu’ici, sont désormais un autre axe de développement important avec plus d’une quinzaine de variétés cultivées par 250 familles participant au programme. Enfin, nous avons démarré un programme de pisciculture qui regroupe pour l’instant une quinzaine de familles participantes.

campagne malgache helpsimus
Cultures maraîchères © Palanque&Houdin

Nous créons aussi de nouvelles Activités Génératrices de Revenus : formations à la fabrication d’artisanat (bijoux, sculptures, broderie…) destinées en priorité aux femmes et développement d’un projet d’écotourisme. Celui-ci permettra aux visiteurs de partir à la rencontre des grands hapalémurs dans deux fragments forestiers des VOI Samivar et Manirisoa. Nos inventaires faunistiques et floristiques (toujours en cours) ont déjà permis de révéler la présence d’espèces animales et végétales riches et diversifiées parmi lesquelles 5 autres espèces de lémuriens, des oiseaux, des petits mammifères, des reptiles…

Les résultats que nous avons obtenus pour l’instant sont plus qu’encourageants : nous remarquons une implication accrue des communautés locales dans les actions que nous mettons en place, gage d’une confiance qui se renforce, et l’accompagnement que nous proposons semble répondre à leurs attentes. Une lueur d’espoir pour l’avenir de cette population unique de grands hapalémurs au sein de laquelle nous avons recensé 80 naissances en 2019 !

Ce projet est cofinancé par l’UICN Save Our Species. Le contenu de cet article relève de la seule responsabilité d’Helpsimus et ne reflète pas nécessairement les vues de l’UICN.

Inventaire floristique sur le territoire du groupe VIII

Pour rappel l’inventaire floristique a démarré en 2018. Il s’est poursuivi en 2019 à Volotara sur le territoire du groupe VIII et a été réalisé par le botaniste de l’ONG IMPACT.

Et les résultats sont très intéressants !

La végétation sur le territoire du groupe VIII présente une physionomie variée. On trouve en effet des forêts de bambou, des forêts secondaires mais aussi primaires (non intactes) qui abritent de nombreuses espèces végétales endémiques : Ravenala madagascariensis, Dalbergia spp, Dyospiros spp (bois précieux malgaches) et diverses espèces ligneuses.

De nombreuses espèces animales vivent dans ces forêts où l’on peut notamment observer les 6 espèces de lémuriens identifiés sur le site du programme Bamboo Lemur.

S’ajoute à cette diversité, la présence de nombreux points de vue (sur le parc national, sur les villages etc.).

© S. Meys
© S. Meys
© F-G Grandin
© F-G Grandin
Camps Helpsimus
Vue du camp de Volotara © D. Roullet

Ainsi un second circuit touristique (un peu plus « aventure » qu’à Sahaofika) pourrait être aménagé dans le futur sur le territoire du groupe VIII.

Le botaniste a également relevé de nombreuses dégradations qui devraient diminuer avec la création du 3ème VOI et la mise en place d’un circuit touristique.

En 2020, nous allons poursuivre les inventaires floristiques dans d’autres zones du programme Bamboo Lemur

Helpsimus dans le Courrier de la Nature

Publication d’un article sur Helpsimus dans le numéro 304 de juillet-août 2017 du Courrier de la Nature :

Courrier de la nature 304 helpsimus

Courrier de la Nature – Société nationale de protection de la nature : www.snpn.com